Risque d'écrasement

Statistiques et tendances des accidents d’écrasement au travail

Par Laurent Corbé , le 7 juillet 2025 , mis à jour le 10 juillet 2025 - 3 minutes de lecture

Même si la prévention progresse et que la sécurité devient une priorité dans de nombreuses entreprises, les accidents d’écrasement restent un danger bien réel. Moins médiatisés que les chutes de hauteur ou les intoxications, ils n’en sont pas moins redoutables.

Que ce soit un pied écrasé par un transpalette, une main coincée dans une machine ou une palette mal calée qui tombe, les écrasements font partie du quotidien dans les environnements industriels, logistiques ou techniques.

Chiffres récents : un indicateur de vigilance constant

Les chiffres de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) sont clairs : les accidents du travail restent fréquents… et souvent graves. D’après les données publiées en 2023 (relatives à l’année 2022) :

  • 564 189 accidents du travail ont été recensés en France, dont 738 mortels
  • 44 217 maladies professionnelles ont également été déclarées la même année

Les accidents d’écrasement, bien que souvent noyés dans les statistiques globales, sont régulièrement liés aux cas les plus graves.

  • Coincement dans une machine
  • Chute d’objet lourd sur un opérateur
  • Écrasement par un engin de chantier ou de manutention

Ils sont donc systématiquement classés parmi les sinistres à fort impact médical et économique.

Évolution du profil des entreprises déclarantes

Un autre chiffre interpelle : entre 2022 et 2023, la proportion d’entreprises ayant déclaré au moins un accident ou une maladie professionnelle est passée de 83 % à 97 %. Deux hypothèses peuvent expliquer cette hausse

  1. L’amélioration des démarches de déclaration, encouragée par les politiques de transparence
  2. La sinistralité persistante, notamment dans les secteurs où le travail physique est intense (BTP, manutention, industrie, logistique)

Cela montre que les accidents ne diminuent pas partout et que les risques mécaniques, dont les écrasements, restent mal maîtrisés dans certains environnements.

Tendances actuelles : entre progrès et stagnation

Certaines catégories d’accidents reculent… mais pas toutes. Les tendances récentes montrent :

  • Une baisse significative des accidents de trajet et des troubles musculo-squelettiques (TMS) liés aux postes fixes
    • Jusqu’à –50 % pour certaines catégories, notamment dans les activités tertiaires
    • Cette baisse est largement portée par le développement du télétravail, une meilleure ergonomie des postes et la prévention des risques psychosociaux après la période Covid

Mais dans les secteurs à forte composante physique :

  • Les risques mécaniques (comme les écrasements) restent stables, voire réapparaissent à cause de la pression sur la productivité
  • La robotisation et l’automatisation n’éliminent pas tous les dangers, car elles déplacent parfois le risque au lieu de le supprimer

En clair : le risque se transforme, mais ne disparaît pas.

Les risques d’écrasement au travail

Sources

Laurent Corbé

Laurent Corbé est expert en risques professionnels. Il est le fondateur d'Abisco.fr, un site leader dans la commercialisation d'Equipements de Protection Individuelle

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